◮ Eliott & Eleanor.

Elle avait reçu ce sms il y a deux semaines. Un sms comme seul Eliott savait les faire. Un sms qui en disait tant sans pour autant dire quelque chose. Elle savait pertinemment qu'en y répondant oui elle allait commettre une stupide erreur. La dernière fois qu'ils s'étaient vus semblait si loin. Elle avait essayé de continuer sa vie et lui aussi. Ils avaient dit qu'ils essaieraient, ils s'étaient fait cette promesse. Alors pourquoi tenaient-ils autant à garder un contact ? Etre amis voilà ce que l'un comme l'autre prétextaient. Mais qui possède un ami de ce genre ?
Le jour de leurs retrouvailles était arrivé assez rapidement. Eleanor avait été submergé par le travail au magazine et le fait que ce soit les vacances n'arrangeaient rien. L'effectif de l'équipe était moins nombreux et elle devait parfois faire certaines tâches qui ne la concernait absolument pas. Mais c'était le jeu et elle en avait eu conscience en acceptant ce poste. C'est pourquoi elle ne se rendit pas compte en se levant qu'elle allait enfin revoir celui pour qui son coeur battait. Bleu, noir, saumon... Elle étudiait minutieusement sa garde robe afin de mettre sa plus belle tenue. Elle ne faisait jamais ça pour Louis. Elle se se mit alors à penser qu'elle n'avait pas le droit de ne pas lui en parler. Elle devait le prévenir qu'Eliott était en ville pour quelques temps et qu'elle allait le voir. Mais la même excuse revenait sans cesse : à quoi bon ? Il n'allait pas rester à Bordeaux, il n'allait pas tout quitter pour elle et ils ne se reverraient pas avant un bon bout de temps. Elle était heureuse avec Louis, il était tout ce qu'il lui fallait et elle ne voulait pas prendre le risque de le perdre pour un seul week end avec Eliott. C'est la boule au ventre que la jolie brune se dirigea vers le parc. "Rendez vous à 14h sur le banc." Inutile pour eux de préciser quel banc. Eliott était déjà venu à Bordeaux une fois et ils avaient passé chaque jour de sa visite assis sur ce banc à regarder la vie défiler devant eux. Ils s'amusaient à imaginer la vie des gens qui passaient, à ignorer les jours qui défilaient, à s'occuper comme ils le pouvaient pour ne pas parler d'eux et de leur situation. Elle se dirigea vers le parc presqu'en courant. Plus elle s'en approchait et plus elle se rendait compte de la chance qu'elle avait de pouvoir enfin le revoir. Et même si elle ne voulait pas se faire trop d'espoir elle avait envie de passer chaque seconde de ce week end en sa compagnie. Elle ignorait tout de ce qui se passerait réellement ce week end mais pour l'instant elle était encore insouciante. Et puis elle l'aperçut. Il était déjà arrivé assis sur le banc à consulter son téléphone. Probablement le boulot. Elle avait l'habitude elle aussi d'être toujours dérangée. Elle n'imagina même pas qu'il pouvait parler à une autre. Et c'est avec un grand sourire au lèvre qu'elle lui dit : « Tu es là. »

◮ Eliott & Eleanor.

Le stress l'avait submergé jusqu'à maintenant et elle se rendait compte à quel point il avait été stupide d'éprouver cela. Il était là. Il était venu, il l'avait promis et comme toujours il avait tenu sa promesse. Si Eleanor n'était pas si pudique elle aurait pu pleurer, submergée par le mélange de tout ces sentiments qui l'envahissaient. Mon dieu ce qu'elle était contente de le voir. Mais lorsqu'il la serra contre elle en guise de bonjour elle sentit son coeur défaillir. Personne ne lui avait jamais fait cet effet. Pas même Louis. Mais de toute évidence il fallait qu'elle arrête de comparer ce qui n'était pas comparable. Elle lui fit un petit sourire lorsqu'il la regarda plus en détails. Elle le comprenait. Elle étudiait chaque parcelle de son corps,sa tenue vestimentaire, sa façon de se tenir. Elle lui avait manqué. Elle en était contente. Parce que chaque jour elle se retenait de lui envoyer un sms et chaque soir elle s'endormait en pensant à lui et en se demandant ce qu'il faisait. Elle soupira légèrement avant de répondre : « Toi aussi... Vraiment. » Un sourire en coin se dessina sur les lèvre de la jeune femme. Pas besoin d'en rajouter il la comprenait. Elle s'assit à ses côtés comme une enfant, toute excitée à l'idée de parler au garçon qui lui plait. Elle le regardait un peu inquiète ne sachant quoi lui dire tellement elle en avait à lui raconter. « Comment tu vas ? » Elle avait besoin de tout savoir, de comprendre ce qu'il vivait actuellement. Ils ne savaient rien l'un de l'autre ou du moins pas ce genre de choses. L'entreprise marchait-elle bien ? Probablement puisqu'il venait en France pour un client. Etait-il venu seul ou accompagné ? Non cette question elle ne voulait pas entendre la réponse. Combien de temps restait-il ? S'éterniserait-il un peu plus ? Elle se contenta de continuer à sourire attendant impatiemment la réponse.